Chirurgie bariatrique : risques médico-légaux pré et postopératoires

Face à des prévisions d’augmentation importante de l’obésité en Europe, on peut s’attendre à un nombre croissant de candidats à la chirurgie bariatrique.

Les pratiques ont évolué mais la chirurgie bariatrique n’est pas dénuée de risques. Les 3 interventions les plus pratiquées en France sont l’anneau gastrique, la sleeve gastrectomie et le bypass. L’efficacité est croissante entre l’anneau gastrique, la sleeve gastrectomie et le bypass, avec des complications elles aussi croissantes. Ces complications sont d’ordre chirurgical, nutritionnel, esthétique et psychologique. Il faut savoir les prévenir car elles sont potentiellement graves si non prises en charge. C’est la qualité du suivi post-opératoire qui permet de les limiter et il n’est pas encore assez efficient.

L’information des patients et des familles doit aussi être optimisée pour réduire les risques et notamment celui de mise en cause.

Cas pratique avec le Pr Didier Mutter, Chef du Pôle Hépato-Digestif Branchet, Responsable du Service de Chirurgie Digestive et Endocrinienne du Nouvel Hôpital Civil (NHC) de Strasbourg et Me Georges Lacoeuilhe, avocat en droit de la responsabilité médicale.

Quels sont les problèmes liés aux soins bariatriques ?

Outre le risque chirurgical en lui-même, parmi les problèmes identifiés en bariatrie, on retrouve nombre de risques médico-légaux pré et postopératoires, notamment :

  • Une évaluation erronée du profil du patient quant à son éligibilité à cette chirurgie
  • Une discussion bénéfices – risques incomplète et / ou insuffisamment documentée
  • La sortie prématurée du patient, la surveillance postopératoire inadéquate des signes vitaux et de l’évaluation de la plaie
  • L’absence de documentation de l’état du patient au moment de sa sortie, instructions incomplètes remises au patient et à sa famille
  • Le suivi insuffisant de l’état nutritionnel du patient et du besoin de suppléments nutritifs après l’opération

La HAS a élaboré et mis à disposition des référentiels sur la prise en charge de l’obésité et le parcours des patients. Cette pathologie est ainsi inscrite dans le cadre d’un projet personnalisé pour le patient réalisé par des équipes pluridisciplinaires, en lien avec le médecin traitant. La décision est prise en concertation pluridisciplinaire car il requiert la connaissance du comportement alimentaire, de l’état nutritionnel et des comorbidités du patient obèse.

Pourquoi obtenir le consentement éclairé du patient ?

Le parcours préopératoire du patient doit intégrer une information renforcée afin d’obtenir son consentement éclairé pour le geste chirurgical, mais aussi pour favoriser l’adhésion aux recommandations postopératoires.

La discussion en vue d’obtenir un consentement éclairé doit informer les patients de :

  • L’intervention chirurgicale proposée
  • Du résultat escompté
  • Des risques et des complications importantes
  • Des alternatives existantes

Une note au dossier médical, permettant la traçabilité de tous ces éléments, permettra le cas échéant de rapporter ultérieurement que le consentement a été correctement recueilli.

Exemple de cas : défaut de traçabilité lors de la pose d’un bypass

Découvrez notre podcast avec le Pr. Didier Mutter et Me Georges Lacoeuilhe

Rappel des faits

Une patiente de 23 ans présentant un IMC de 43.5 (117 kg pour 1m64) est prise en charge pour pose d’un bypass sous laparoscopie.

Vingt jours plus tard elle est réhospitalisée pour des douleurs et vomissements. Une sténose anastomotique est diagnostiquée pour évoluer un mois plus tard vers une aphagie complète.

Commence alors un troisième parcours de soin avec une intervention chirurgicale pour refaire l’anastomose sous laparoscopie.

L’intervention se passe bien mais cinq jours plus tard la patiente présente des troubles neurologiques (chutes notamment) et encore quatre jours après des troubles de type diplopie.

Le verdict tombe : Gayet-Wernicke.

Un an et demi après la première intervention, la patiente est désormais consolidée avec un déficit fonctionnel permanent de 45 %.

La réclamation

La patiente reproche à l’équipe médicale et particulièrement au chirurgien la survenue des deux complications :

  • La sténose de l’anastomose gastro jéjunale du bypass
  • Les troubles neurologiques subis dans un second temps

Ce cas illustre l’importance d’avoir une discussion appropriée et approfondie avec le patient en vue d’obtenir un consentement éclairé et surtout d’assurer la traçabilité de ces informations communiquées ainsi que de tous les soins prodigués. Vous pouvez utiliser les fiches d’information préopératoire que nous mettons à votre disposition.

Découvrez nos fiches d’information préopératoire dédiées à la chirurgie viscérale digestive

Gérer les risques postopératoires de la chirurgie bariatrique

Au moment du retour au domicile, les patients doivent recevoir :

  • Des informations leur permettant de détecter les signes et les symptômes de complications éventuelles
  • Des instructions très précises sur les soins post-opératoires (quand et comment les organiser)

Les conseils donnés au moment du congé, généraux et personnalisés, devraient être documentés dans le dossier médical et envoyés au médecin traitant du patient.

Une solution pour réussir le suivi postopératoire de vos patients

Il est essentiel de bien suivre les données de santé de vos patients en postopératoire, et en fonction de celles-ci d’organiser leur parcours postopératoire.

En chirurgie bariatrique, Branchet Solutions recommande l’utilisation de FOLLOW SURG – disponible sur Branchetstore.fr

  • Tableau de bord
  • Parcours de soin et alertes à vos patients
  • Messagerie sécurisée

Publié le 21 janvier 2021 – dernière mise à jour le 12 septembre 2022

Actualités similaires